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Contenu optimiste...

18
Jan

Vincent CESPEDES, L’Ambition ou l’épopée de soi, Editions Flammarion – septembre 2013

Le mot « ambition » est philosophiquement excitant. Il glace d’effroi façon danger, et brûle vif façon désir. Il terrifie et il fascine. Il évoque pêle-mêle les conquérants sanguinaires de la guerre et les grands visionnaires de la paix ; les courtisans du Prince, s’arrachant des miettes de pouvoir, et les courtisans au cœur pur, en quête du Baiser. Il fusionne la morale et la géopolitique, la mégalomanie des hauteurs et la stratégie des profondeurs, la folie et l’intelligence extrêmes, la liberté et le destin. Il donne le vertige – Icare plongeant aveuglément dans le Soleil. Il donne la nausée – came infâme des âmes monstrueuses. Mais il donne aussi un courage et une persévérance inouïs, de la suite dans les idées et les actes, un irrépressible espoir qui force l’admiration : jusqu’au-boutisme pétri de ruse et de patience, en tout point opposé à l’àquoibonisme de ceux qui s’inventent des alibis en forme de « compromis ». Il explose toutes les limites, bonnes ou mauvaises. Il impose son propre tempo – urgence mâtinée d’éternité. Il sème un chaos étrangement fertile, toujours a contrario du logique, du logistique et du planifié. Il pousse le savant à imaginer, le médiocre à oser, le bourgeois à vivre au jour le jour. Il pousse au crime, et à l’amour.

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