L’optimisme contre le désespoir
Noam Chomsky, Lux octobre 2017
« Nous avons deux options. Le pessimisme, qui consiste à baisser les bras et, ce faisant, à contribuer à ce que le pire arrive. Ou l’optimisme, qui consiste à saisir les occasions qui se présentent et, ce faisant, à contribuer à la possibilité d’un monde meilleur. La question ne se pose même pas. » Les entretiens compilés ici ont été menés entre 2013 et 2017, alors que les Etats-Unis glissaient lentement vers ce qui a abouti au régime populiste d’extrême droite de Trump. Noam Chomsky, que l’on identifie volontiers à la « conscience morale » des Américains, s’y exprime sur divers sujets, tous emblématiques de l’inquiétante époque dans laquelle nous sommes entrés : la fin du règne d’Obama, la Russie de Poutine, la Turquie séquestrée par Erdogan, le Brexit et l’Europe, le terrorisme, la crise des migrants, la montée des intégrismes religieux. A 88 ans, Chomsky analyse un monde en proie à mille fléaux, mais ce qu’il voit surtout, ce sont ceux et celles qui luttent avec acharnement contre les injustices qui fracturent la société. Même si la situation est critique, il réaffirme la profonde conviction qui l’a aiguillé tout au long de sa vie : non seulement l’espoir est encore possible, mais il est plus que jamais indispensable.