Antoine Boulay, Directeur des relations institutionnelles et médias de Bpifrance
L’optimisme n’est pas une question de psychologie. C’est une question d’éthique. Et c’est un point de PIB à gagner. La France a tout pour réussir. Comme le dit si souvent notre Directeur général, Nicolas Dufourcq, il y a une Californie française, la France est un coffre-fort à idées.
Deux faits :
– La France a retrouvé en 2013 le niveau de PIB de 2008, alors que le niveau d’investissement des entreprises est inférieur de plus de 10% à celui d’avant la crise, et ce depuis plusieurs années. Ne serait-ce que pour renouveler les capacités de production sans même anticiper une croissance de la demande, investir davantage est une nécessité purement rationnelle. Comment expliquer ce biais sinon par un excès de pessimisme ? Quand on sait que l’investissement des entreprises représente environ 10% du PIB, c’est donc bien un point de PIB que nous fait perdre ce manque d’optimisme.
– Entre 1992 et 2012, aucune entreprise française ne s’était introduite au NASDAQ. Ces dix-huit derniers mois, ce ne sont pas moins de trois champions nationaux qui ont réussi cet exploit, au premier rang desquels la pépite Critéo, pour 2 milliards de dollars ! Nous vivons l’éclosion de la France en tant que Nation Start-up. C’est le fruit du génie et du talent de nos entrepreneurs, bien sûr, mais aussi d’une politique publique constante depuis plus de vingt ans. Et on peut aussi parler de DBV, qui innove avec son patch anti-allergique, ou encore bien sûr de Blablacar, car les innovations ne sont pas uniquement technologiques…
L’étude de Bpifrance Le Lab de juillet 2014 l’atteste (suivre le lien), mieux vaut un optimiste qui se trompe qu’un pessimiste qui a toujours raison : son entreprise croîtra plus vite, c’est aussi simple et étonnant que cela.
Les raisons d’être optimistes sont innombrables. Dans le champ d’action de Bpifrance, dont l’optimisme est l’une des quatre valeurs avec la simplicité, la proximité et la volonté, il en est une qui est la plus enthousiasmante et dont on ne finit pas de prendre la mesure : nous entrons dans le moment français de la mondialisation. Trois tendances lourdes sont à l’œuvre au niveau mondial : transition énergétique et écologique, vieillissement de la population et émergence des classes moyennes dans les anciens pays émergents. Pour adresser ces trois enjeux, la France peut revendiquer un leadership.
Son offre dans le domaine des écotechnologies, de l’assainissement de l’air et de l’eau, des transports en commun, de la gestion de la vie en ville, etc., est la meilleure mondiale. Son positionnement dans les innovations de la silver economy (maison intelligente, aides aux déplacements domestiques, services aux personnes âgées, etc 😉 est celui d’un précurseur. Enfin, le positionnement de gamme de ses grands fournisseurs de biens d’équipement, au premier rang desquels l’industrie automobile, correspond à la deuxième phase de l’enrichissement des sociétés émergentes. Si la Chine est devenue le premier marché de PSA et si le groupe de la marque au lion retrouve le sourire, ce n’est pas un hasard…
La France est un coffre-fort à idées. Et si l’optimisme en était la clé ?
A votre tour, engagez-vous pour l’Optimisme en signant le Manifeste.